.LES ESCHES ET LE CHOIX D'UN COUP

Il est hors de question de passer en revue les dizaines d'esches animales et végétales utilisables pour la pêche au coup mais juste citer les plus courantes d'une jolie palette d'esches couramment utilisées par les pêcheurs au coup : vers de vase, vers de terreau, pâte molle, pain frais, maïs, pomme de terre en petits cubes, asticots et x lises.

Esches animales

Le ver de vase :

il est de toute première valeur pour la pêche au coup car tous les cyprins l'apprécient. Cette larve du chironome (moustique non piquant), d'une belle couleur rubis, vit dans la vase des mares non polluées , des abreuvoirs à bovins formés dans les ruisseaux traversant les prés ,et se récolte comme le fouillis, avec un matériel sensiblement identique (l'utilisation d'un tamis de maçon à mailles fines permet de cribler la couche superficielle de vase dans laquelle se trouvent les vers)
. Il est possible de le conserver plusieurs jours au frais (dans une cave... ou le bas du réfrigérateur familial ,si madame n'y voit pas trop d'inconvénients ) dans des feuilles de papier journal humidifiées ou, mieux, dans une boîte en bois garnie de mousse lavée et humide.

Le ver de vase est une esche très fragile qui doit être piquée sur hameçon fin de fer n° 18 ou 22,sans ardillon, faute de quoi il se vide de son contenu et perd toute son efficacité.

L'asticot :

esche de base par excellence intéressant tous les poissons du plus petit au plus gros, l'asticot a longtemps été des spécialistes français qui lui préf "vaseux" ou les esches végétales. Mais les Anglais, pour ne citer qu'eux, ont su tirer toute la valeur de cette esche, e lier pour le beau poisson. A

toutefois que les larves soient de boy té, c'est à dire fraîches et donc tend asticots conservés trop longtemps c et voient leur efficacité diminuer c blement. C'est pourquoi beaucoup cheurs les élèvent eux mêmes, du m qui disposent d'un abri de jardin suff
éloigné des habitations ! On distingue de nombreuses espèces d'asticots mais trois seulement sont commercialisées couramment

les pinkies :

Issus d'une petite mouche verte pondant au soleil ; les larves sont relativement petites et très remuantes et servent essentiellement à l'amorçage;

le gozzer :

larve d'une mouche bleue sombre qui ne pond, elle, que dans l'obscurité ; cet asticot est plus gros que le pinkie et surtout plus mou et plus tendre ; il sert d'esche lorsqu'on amorce aux pinkies, de la même façon que l'on pêche au ver de vase avec amorçage au fouillis (eschage sur hameçon n° 16 à 20) ;

les x lises (pifises, fifises, tifises...), qui ne sont que des appellations commerciales de petites larves assez dures, généralement teintées de rouge, et qui servent surtout à la pêche de 1a friture (à présenter sur hameçon n° 20 ou 22).

A noter qu'on réalise parfois des bourriches sensationnelles, tant en eau calme qu'en eau courante, en amorçant aux pinkies pures en rappel (une bonne pincée toutes les minutes ou toutes les coulées) pendant toute la durée de la partie de pêche et en eschant avec des gozzers. Il y a d'ailleurs longtemps que les pêcheurs "à l'anglaise" connaissent l'efficacité de la méthode, mais elle est tout aussi valable en pêche classique.

Le ver de terreau :

utilisé depuis toujours pour la pêche de la truite ou en plombée, le ver de terreau est en revanche pratiquement ignoré du pêcheur à la coulée. Il est pourtant bien utile de l'avoir parfois "dans la musette" car il peut sauver la mise avec de gros poissons récalcitrants. Et le tout petit terreau de la grosseur d'un ver de vase se montre souvent d'une efficacité redoutable en eau un peu trouble.


LES PANACHÉS

Curieusement, on peut souvent remarquer que les gros poissons s'intéressent davantage à la réunion de deux esches différentes sur l'hameçon qu'à ces mêmes esches employées seules. Les panachages les plus courants sont:
ver de vase + Mystic rouge
asticot + Mystic rouge ou ver de vase + asticot
petit ver de terreau + asticot


Esches végétales

Le chènevis : cette graine du chanvre semble avoir un peu perdu de la réputation qui était la sienne auprès des pêcheurs et l'on ne voit plus guère aujourd'hui de ces spécialistes quasi inconditionnels de "la graine". Dommage, car le chènevis constitue une esche exceptionnelle pour le gardon et sa pêche est particulièrement amusante. Elle demande seulement un petit amorçage d'accoutumance pour être pleinement efficace.

Les graines doivent être mises à tremper toute une bonne journée avant d'être cuite à feu doux jusqu'à ce que les germes soient apparents. ( pour ma part un germe sur 5 ou 6 grains est la bonne cuisson ) Les retirer alors du feu et les passer sous l'eau froide afin d'arrêter la cuisson et les raffermir. L'eschage se fera sur un hameçon n° 18 , 20 maximum). II faut noter que lorsque les poissons sont chipoteurs, l'utilisation de la graine décortiquée ou à demi décortiquée permet souvent de tirer son épingle du jeu.

UN BON TRUC : Ne jetez pas le jus de cuisson de votre chènevis: il remplacera très avantageusement l'eau du robinet pour le mouillage de votre amorce, il en sera de même pour l'eau de cuisson de votre blé et de votre maïs ( s'il vous ne reste)


Le blé :

cette graine, très appréciée des cyprinidés en été, constitue l'esche à surprise par excellence car tanches et carpes s'y intéressent autant que les gardons.

Le blé, graine assez dure, doit être trempé pendant 24 à 48 heures avant cuisson. Cette dernière se fera à feu doux dans beaucoup d'eau car les grains doublent de volume. La cuisson est atteinte lorsque les graines commencent à éclater , laissant apparaître la pulpe, les passer sous l'eau froide afin de les raffermir

Le maïs :

esche traditionnelle pour la carpe, la graine de maïs convient également très bien pour les autres gros cyprinidés , brèmes, tanches et barbeaux, mais également pour les gardons ou les vandoises lorsqu'elle est utilisée crue (sur hameçon n° 14 ou 16 ) avec des grains n'ayant pas atteint leur maturité (le fameux "maïs de lait").

Pour les graines natures, la cuisson , trempage préliminaire devront être sensiblement plus longs que pour le blé (hameçon n° 12 ou 14).

Pour l'amorçage avec ces 3 graines, elles peuvent être incorporées aux boulettes d'amorce ou seulement lancées sur le coup à la volée et en amont de celui-ci si vous êtes en rivière avec du courant.

Le pain :

alors que la chapelure entre dans la composition de nombreuses amorces paradoxalement le pain est assez peu utilisé comme esche, ce qui est une erreur car nombreux poissons l'apprécient, en particulier la brême, le gardon, le rotengle et le carpeau. On peut avoir recours soit au pain frais à la mie élastique, soit au pain "spécial pêche", genre pain "Chaillou". Des parcelles sont prélevées, puis piquées telles quelles sur l'hameçon (en aucun cas roulées en boulettes), la taille de l'hameçon dépendant bien sûr de la taille des poissons recherchés et de celle des morceaux de pain offerts.

POUR RÉDUIRE LE TEMPS DE CUISSON DES GRAINES

Pour le blé, le maïs, les fèves, etc., trois solutions sont envisageables

• L'autocuiseur : le temps est divisé par deux ou trois, mais on ne peut pas surveiller l'évolution de cette cuisson.

• La bouteille thermos (pour le blé seulement): remplir la bouteille d'un bon tiers de graines (mais pas plus!) et compléter le remplissage avec de l'eau bouillante. Fermer hermétiquement et le lendemain le blé sera parfaite. ment cuit et gonflé.

Après trempage dans un récipient quelconque, mettre sur le feu et porter à ébullition, puis couvrir et laisser refroidir plusieurs heures. Répéter l'opération deux ou trois fois en rajoutant éventuellement de l'eau. Les graines seront cuites et auront magnifiquement gonflé sans que l'on ait été astreint à la surveillance d'une cuisson toujours longue.

- Pour le chènevis , après trempage dans un récipient quelconque, mettre cuire à feu doux, couvrir et surveiller l'éclosion des germes jusqu'à ce que vous aperceviez un germe sorti sur 5 ou 6 graines, passez le tout a j'eau froide pour arrêter la cuisson et raffermir les germes. N'oubliez pas de conserver l'eau de cuisson pour mouiller votre amorce.


La pâte alimentaire

bien employée, la pâte à base de farine s'avère une esche exceptionnelle pour le gardon et le rotengle à fond ou entre deux eaux et pour l'ablette en surface. Il existe des dizaines de recettes plus ou moins compliquées, mais là encore la simplicité est "payante". En voici un exemple. Dans un bol, verser une grosse cuillerée à soupe de farine, un jaune d'oeuf et une cuillerée à café d'eau ( une cuillerée ou deux de pastis donnera un goût anisé ). Remuer énergiquement jusqu'à l'obtention dune pâte à la consistance de chewing-gum. Un moyen très simple pour s'assurer de cette consistance : prendre la boule de pâte dans la cuiller et la verser au dessus du bol, la pâte ne doit tomber que très lentement. Si elle tombe trop vite, il faut rajouter un peu de farine ; dans le cas contraire, quelques gouttes d'eau.

Pour escher, il est commode d'enrouler un peu de pâte sur un petit bout de bois (une allumette par exemple), lequel servira ensuite à escher l'hameçon lui même par enroulement autour de la courbure.

Il existe bien d'autres esches utilisables pour la pêche au coup (larves aquatiques, fourmi ailée, sang, fruits, fève, lupin, petit pois, nouille, lard, mousse de barrage etc.), sans oublier le fameux Mystic, pâte synthétique dont il est toujours bon d'avoir deux ou trois tubes de couleurs différentes dans la musette, mais avec celles que nous venons de citer, on peut pêcher et réussir pratiquement partout et avec tous les poissons.

LE CHOIX D'UN COUP

Ce choix ne doit jamais se faire au hasard. Si l'on ambitionne de s'attaquer à des espèces de poissons bien définies ( comme tout pêcheur qui se respecte ), on recherchera des secteurs correspondant aux biotopes habituels de ces poissons; si l'on désire simplement pêcher le "tout venant", on s'évitera bien des déconvenues en respectant quelques principes simples mais parfois oubliés. En règle générale, les secteurs les plus favorables sont les suivants.

En plan d'eau

- Les zones de profondeur moyenne,

- La proximité des herbiers de pleine eau qui offrent à la fois le couvert et la nourriture aux poissons,

- Les fonds solides et propres sur lesquels l'amorce restera longtemps attractive, contrairement à ce qui se passe sur des fonds vaseux,

- les fonds relativement plats, en évitant les fortes pentes sur lesquelles les boules d'amorce peuvent rouler vers le large.

En canal

- le pied de la rive, la "cassure" que forment la pente de bordure et le fond plat du canal,

- les "gares d'eau" et tous les élargissements qui constituent généralement des points très favorables pour le beau poisson,

- la proximité des bancs de nénuphars et des herbiers de bordure.

En rivière

une coulée bien régulière, propre et de fondeur moyenne,

un fond plat ou, mieux, remontant lentement vers l'aval, et non l'inverse,

La présence d'un herbier, d'un buisson ,branches baignantes, de bois noyés... et

Certaines de ces caractéristiques ne sont pas perceptibles par le pêcheur et seul un sondage minutieux permet de "visualiser" le fond. Un bon sondage se fait en déposant doucement la ligne équipée de la sonde et non en la lançant afin qu'elle descende bien verticalement. Le flotteur est alors réglé pour,dépasser légèrement de la surface et le sondage reprend en "tâtant" lentement, centimètre après centimètre, sur toute la surface de la coulée.

 

Amorces et amorçage

Le Matériel