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L' AMORCE ET L' AMORÇAGE

 

L'amorçage consiste à lancer à l'endroit où l'on désire pêcher une certaine quantité de produits plus ou moins nutritifs dans le but de rassembler le maximum de poissons pendant le temps de la partie de pêche et de créer une compétition alimentaire entre eux. Sous cette définition assez sommaire se cachent en fait bien des complexités et des subtilités.
L'amorçage est une opération très importante dont dépend pour l' essentiel le résultat de la partie de pêche. La quantité d'amorce, la taille des boules, leur compacité... autant d'éléments qui sont à déterminer en fonction de paramètres aussi divers que la densité de poisson présent sur le parcours, la force du courant, la profondeur du coup. Après le mouillage et un bon malaxage, le mélange de farines est tamisé pour l'aérer et éliminer les grumeaux, ce qui permet d'obtenir une amorce bien homogène

Rappelons quelques principes et règles toutes simples mais très utiles.

• Une amorce doit être adaptée aux poissons recherchés : les grosses brèmes ne s'amorcent pas comme les petits poissons de friture. C'est bien sûr grâce à un choix judicieux des composants de cette amorce qu'on y parvient.

• Elle doit être adaptée au niveau ou se trouvent les poissons et où il convie les pêcher : à proximité de la surface, entre deux eaux ou sur le fond. Pour cela, il faut tenir compte des caractéristiques physiques des divers composants (produits dispersants ou collants, légers ou lourds), savoir utiliser à bon escient les différentes terres (terres sablonneuses, neutres ou argileuses) et mouiller convenablement l'amorce pour obtenir soit des boules très compactes (fond + courant), soit des boulettes se désagrégeant plus ou moins rapidement (surface et/ou eau calme).

• Une amorce n'est pas nécessairement plus efficace lorsqu'elle comporte de nombreux produits, au contraire! En principe, trois ou quatre bien choisis sont amplement suffisants ; on leur ajoutera éventuellement une part des esches utilisées et de la terre.

• Elle doit attirer les poissons mais ne pas les gaver. Cette notion est peut être la plus difficile à mettre en application ; elle dépend, entre autres, de la densité des poissons, de leur appétence, du courant, de la nature des fonds...

• Lorsque c'est possible, mieux vaut harmoniser la couleur de l'amorce avec celle du fond de la rivière ou du plan d'eau ; il faut éviter en particulier les amorces claires sur fonds sombres.

Toujours se souvenir qu'en matière d'amorce le produit miracle n'existe pas.

II est tout à fait envisageable de n'amorcer qu'à l'aide des seuls appâts utilisés pour escher la ligne. Mais pour concentrer ces appâts et faciliter leur descente sur le fond on peut employer une poudre collante, telle que l'Astucol par exemple, pour réaliser des boulettes qui se désagrégeront progressivement dans l'eau.

• Enfin, l'efficacité d'un amorçage dépend autant, sinon plus, de l'utilisation de l'amorce que de sa composition : mouillage, façon de réaliser les boules, précision de cet amorçage, manière de le lancer sur le coup...


Parmi les nombreuses formes d'amorçage,
on en reconnaît quatre rincipales

L'amorçage d'accoutumance :

il consiste à lancer régulièrement sur le coup, plusieurs jours durant, une certaine quantité d'esches (chènevis, blé, asticot, maïs...) ou d'amorce. Il s'agit d'un amorçage à l'efficacité redoutable, mais qui suppose d'habiter à proximité des lieux de pêche.

L'amorçage lourd en début de partie de pêche :

on le réalise à l'aide de grosses boules d'amorce bien compactes qui ne se déliteront que très lentement. Il n'est pas toujours facile à bien doser, car il réclame une bonne connaissance du lieu de pêche et des populations de poissons.

L'amorçage de rappel ou d'excitation :

Il consiste à lancer de l'amorce ou des esches pures en petites quantités, mais souvent pendant toute la durée de la partie de pêche. Selon les résultats, il est facile de le modifier soit en augmentant les doses et la cadence, ou au contraire en les diminuant et en ralentissant cette cadence.

L'amorçage mixte :

C' est une combinaison des deux précédents.

Deux conseils, enfin, pour en terminer avec ce problème de l'amorce.

Le mouillage : il s'agit d' une opération importante et souvent trop négligée. Lorsque c'est possible, la réaliser une ou deux heures avant la partie de pêche, voire la veille au soir, afin que les ingrédients, le pain en particulier, aient le temps de s'imprégner uniformément et de gonfler. L'eau sera incorporée petit à petit à l'amorce qui doit être brassée largement les deux mains et bien aérée.

Le fouillis : ce mot désigne les larves de moustiques, larves qui ressemblent beaucoup à des mini vers de vase. On le récolte en tamisant la couche supérieure de la vase de certains rus , fossés pollués ou de certains bassins de décantation, tous jalousement gardés secrets par ceux qui les ont découverts ! Même si (opération n'est guère agréable et réclame un matériel adapté (cuissards, tamis à mailles de 1 mm, épuisette racloir...) et si le fouillis est un produit difficile à conserver, il reste activement recherché car, incorporé à l' amorce et à raison d'environ une part de fouillis pour sept d'amorce), il en décuple son attrait. A tel point d'ailleurs que les pêcheurs de compétition considèrent que, sans fouillis, il n'est pas de bon classement possible dans un concours où les autres compétiteurs l'utilisent !

Cela dit, si le fouillis impose sa dictature dans le domaine de la compétition, on peut très bien s'en passer pour une simple partie de pêche et réaliser néanmoins de très belles bourriches.


RECETTES D' AMORCES AYANT FAIT LEURS PREUVES

AMORCES DE FOND

Gardons dominants

3 parts de chapelure de pain, 3 parts de chènevis moulu cuit, 1 part de gaude, plus éventuellement un peu de terre neutre et une part de l'esche utilisée ou de fouillis.


Brèmes dominantes

3 parts de grosse chapelure de pain, 2 parts de grosse semoule de maïs cuite, l part de pomme de terre en purée (ou en flocons), 1 part d'arachide grasse, plus éventuellement un peu de terre neutre et une part de l'esche utilisée ou de fouillis.

Ces compositions sont données pour eau calme; en eau courante, il convient d'augmenter nettement les volumes de terre (jusqu'à 50 ou 60 %) afin que les boules soient bien compactes et ne se désagrègent pas trop vite.

AMORCES DE SURFACE

De couleur blanchâtre et à mouiller en "soupe"

2 parts de chapelure de biscotte, 2 parts de farine de maïs, 1 part de farine de riz, 1 part de lait en poudre, éventuellement une demi part de fouillis.

De couleur jaunâtre à mouiller très légèrement

2 parts de biscuits écrasés, 2 parts de semoule fine de maïs, 1 part de chènevis moulu fin, éventuellement une demi part de fouillis.

Incorporé à l'amorce, le fouillis en décuple le pouvoir attractif.

A défaut de fouillis parfois difficile à trouver, des petits asticots rouges sont également excellents.

 

Le Matériel

Esches et choix d'un coup